Social media : De la nécessité de s’approprier les outils.
Je l’ai déjà dit il y a quelques mois, il est à mon sens impossible d’externaliser le community management, a fortiori pour les petites entreprises. En effet, plus encore que dans sa relation à une grande marque, l’internaute aura besoin d’humain et d’authenticité pour s’attacher à une PME, et ce en BtoC comme en BtoB.
Pour ceux qui s’intéressent à la PNL, il est communément admis que les relations commerciales sont avant tout basées sur l’humain et la communication non-verbale. Et il me semble évident qu’il n’y a qu’une personne très impliquée dans la vie de l’entreprise (pour les PME, bien souvent les entrepreneurs eux-mêmes) qui sera en mesure de faire passer, sur le web, l’humanité nécessaire à créer du lien avec son écosystème.
Or il est encore difficile pour beaucoup d’entre eux d’utiliser des outils sociaux. J’ai identifié 5 principaux freins à l’appropriation des réseaux sociaux par les entrepreneurs.
Frein n°1 : Ils ne les utilisent pas à titre perso.
Opposés à l’exhibitionnisme que constitue pour eux une présence sur Facebook, ils estiment qu’il s’agit d’une perte de temps, d’une activité inutile et n’ont aucune envie de s’y intéresser. Sauf que malheureusement, c’est en “mettant les mains dans le cambouis” qu’on peut comprendre la mécanique du réseau social…
Frein n°2 : Ils ne veulent surtout pas mêler pro et perso.
Présents sur les réseaux sociaux à titre personnels, parfois très actifs, ils veulent bien créer une page pour leur entreprise mais s’inquiètent de leur visibilité : “Mais ceux qui viendront sur la page ne pourront pas me voir moi, hein, même si je suis administrateur ?”.
Frein n°3 : Ils n’ont pas le temps.
Quand on ne maîtrise pas forcément l’outil informatique, qu’on a une utilisation basique du web, faire ses premiers pas sur les réseaux sociaux est une tâche ardue, et particulièrement chronophage et, le bénéfice n’étant pas immédiat, les entrepreneurs tirent souvent la langue à l’idée de s’investir sur ces réseaux. Surtout que cela vient s’ajouter à leurs habitudes en terme de gestion des contacts, prospection et réseautage.
Frein n°4 : Ils veulent faire bonne figure.
Si, collectivement, les commerçants et les hoteliers sont toujours les premiers à dire que “la saison a été mauvaise”, qu’ils sont “victimes de la crise”, les entrepreneurs français n’avouent pas facilement être en difficulté, n’aiment pas laisser voir l’arrière du décor et ont tendance à enjoliver la réalité pour mieux se vendre. Dans le domaine de la comm’, c’est flagrant, toutes ces agences qui annoncent “plus de 15 collaborateurs experts” sur leur site web et dont on découvre sur Societe.com qu’elles n’ont que 6 salariés… Lever un peu le voile sur les coulisses de leur entreprise fait donc partie d’un “lâcher prise” auquel ils ne sont pas prêts.
Frein n°5 : Ils ne voient pas ce qu’ils pourraient bien dire.
Une fois levés les 4 freins précédents, c’est au niveau du contenu que le bât blesse. Bien souvent, les entrepreneurs n’imaginent pas que leur métier peut intéresser, que ce qui fait leur quotidien peut être passionnant pour des personnes extérieures, que de petites infos anodines peuvent créer du lien.
Alors, on fait quoi ? On arrête tout, on oublie les PME dans la grande aventure des réseaux sociaux ?
Pour moi, la solution est dans l’accompagnement et la formation de ces entrepreneurs : leur apprendre à utiliser l’outil, leur expliquer quel usage en avoir, tant à titre perso qu’à titre pro, leur faire comprendre que si le premier pas coûte, ils basculeront petit à petit de leurs méthodes traditionnelles de prospection et de réseautage à un usage intensif des réseaux sociaux et qu’il ne s’agit pas d’une perte de temps, ou d’une mode, les accompagner dans l’utilisation des outils au jour le jour, les aider à identifier les contenus intéressants, leur expliquer comment les exploiter…
Au final, former, aider à définir une stratégie, participer à sa mise en oeuvre en assurant un accompagnement continu… tout cela s’apparente beaucoup à du coaching, non ?