PME et réseaux sociaux : qui choisir pour gérer sa communauté ?

J’interviens fréquemment, que ce soit à titre de consultant ou de formateur, au sein de PME qui souhaitent mettre en place une présence efficace sur les réseaux sociaux.

Quels que soient leurs objectifs et leur capacité à assumer la charge opérationnelle, la première difficulté qui surgit une fois les dirigeants conseillés et la stratégie établie est l’identification au sein de l’équipe d’une ou plusieurs personnes qui pourront prendre en charge l’animation et la gestion des différents supports mis en place, en s’appuyant sur l’aide de ‘collecteurs de contenus’ sensibilisés aux usages des réseaux sociaux.

De la même manière que je suis persuadée qu’il n’est pas possible d’externaliser le community management, je sais également que la plupart des petites entreprises n’ont pas les moyens d’embaucher un community manager (et à vrai dire, pas forcément le besoin non plus quand il s’agit d’y accorder quelques heures par semaine).

Voici donc les 3 critères qui doivent, selon moi, influencer le choix de la personne qui se verra confier la délicate et passionnante mission de fédérer la communauté de l’entreprise :

1/ Etre à l’aise avec l’outil « informatique »

Ca peut paraître évident mais nous oublions souvent, en pro que nous sommes, que tout le monde n’est pas (encore) à l’aise avec un ordinateur, et certaines choses qui nous paraissent évidentes peuvent sembler insurmontables à d’autres.

Uploader une vidéo, copier/coller un lien, retrouver une URL, cropper une photo, faire une saisie écran partielle… Autant de choses que nous faisons rapidement, presque mécaniquement, et pour lesquelles nous avons tous nos petites astuces et applications, mais c’est loin d’être le cas de la majorité des gens qui travaillent pourtant sur un ordinateur toute la journée.

Le community management sera vécu, pour la personne désignée, comme une ‘surcharge’ de travail, il est impératif qu’elle maîtrise les tâches opérationnelles qui en découlent.

2/ Ne pas être réfractaire aux réseaux sociaux

Il n’est pas forcément évident de trouver une personne grande utilisatrice de Facebook et Twitter au sein d’une PME mais, à défaut, il est important que la personne qui sera choisie pour gérer la présence de l’entreprise sur les réseaux sociaux soit un minimum ‘open’ à ce niveau et suffisamment curieuse pour s’y intéresser à titre personnel.

L’exploration des outils est primordiale pour en comprendre le fonctionnement, sans parler de l’esprit, des usages, des habitudes, du langage propres aux réseaux sociaux.

3/ Occuper un poste transversal au sein de l’entreprise

Il est primordial que la personne choisie ait accès à l’ensemble des services et qu’elle ait une vision globale des métiers de l’entreprise. Un employé embauché récemment (et donc peu imprégné des valeurs de l’entreprise) ou un expert très pointu confiné au fond d’un laboratoire ne sont pas des candidats idéaux.

Sur les très petites structures, je préconise souvent que ce soit le patron lui-même qui s’y colle dans la mesure du possible. Sur les structures moyennes, il s’agit d’identifier la personne clé, généralement assez communicante, bien installée dans ses fonctions et connaissant les rouages de l’entreprise.

Et si il n’y a personne au sein de l’entreprise qui réponde à ces 3 critères, me direz vous ?

On peut tenter de trouver des associations de compétences pour répartir la tâche sur deux personnes… Il sera possible, par exemple, d’associer un jeune salarié à l’aise avec l’outil et les réseaux à une personne en poste depuis plusieurs années.

Et si, et si… et si il n’y a vraiment personne en interne qui remplisse ces critères, même en associant des profils différents ?

Je sais que cela va encore me valoir un flot de critiques, mais si une entreprise ne dispose pas en interne (dirigeants compris) de profils l’aise avec l’outil informatique, un minimum ouverts aux réseaux sociaux et/ou capables d’avoir une vision transversale de l’activité, a-t’elle réellement un intérêt à être présente sur les réseaux sociaux ? Ne peut-on pas admettre que toutes les entreprises n’ont pas besoin de prendre la parole sur les réseaux sociaux pour continuer à prospérer ?