De la difficulté à lâcher prise
… ou comment et pourquoi la transparence attendue par les consommateurs, notamment sur les réseaux sociaux, fait peur aux entrepreneurs français.
Dans le cadre de mes formations, j’insiste sur la nécessité pour les entreprises qui désirent investir les réseaux sociaux d’être humaines, authentiques et « transparentes ». Bien entendu, il ne s’agit pas de tout dire, tout le temps, l’entreprise aussi a droit à son jardin secret, mais d’être capable de se dévoiler un peu aux yeux du monde, de lâcher prise, bref, bien à l’opposé du modèle de pensée couramment répandu en France.
Culturellement, il faut dire que c’est flagrant. Là où un échec est une expérience riche d’enseignements aux US, il reste honteux en France.
Sans parler du tabou financier, puisque nous sommes dans un pays où gagner de l’argent, c’est sale, et où le nombre de zéro sur sa fiche de paie est un secret d’état. Ou encore cette peur de se voir « voler son idée » alors que tout le monde sait bien qu’au délà de l’idée, c’est l’exécution qui compte (poke @pocarles ;-))… Ou cette manie qu’on certains salariés de ne surtout pas expliquer ce qu’ils font et comment ils le font de peur qu’on trouve quelqu’un pour le faire à leur place. Sic.
Je vois donc régulièrement dans ces entreprises des levées de boucliers vigoureuses quand j’aborde le type d’informations et de contenus à collecter et publier sur les réseaux sociaux (contenus bien souvent déjà créés et utilisés par ailleurs).
Et quand bien même la direction comprend la nécessité de se dévoiler et accepte de lâcher prise, ce sont d’autres freins qui se révèlent en interne : résistance au changement, manque d’agilité, process trop longs, absence de communication, rétention d’informations…
Que ce soit dans le lâcher prise ou dans la transparence, les réseaux sociaux ne résolvent rien, bien au contraire, ils agissent comme révélateur des dysfonctionnements de l’entreprise.
Et au final, une fois encore, il s’agit de travailler d’abord sur la stratégie, les méthodes, les mentalités, les process avant d’aborder les réseaux sociaux qui ne doivent être que la finalité logique de cette réflexion, une évidence pour l’entreprise plus qu’un nouveau problème auquel on applique une stratégie spécifique.
Sauf qu’il est évidemment plus simple (et moins couteux) de prendre un stagiaire pour faire du community management 🙂
Article très intéressant et je vous rejoins quand vous dites que le community management doit être une suite logique à une sorte d’auto-évaluation qu’aura fait une entreprise. Du coup, pour la personne chargée du community management, la charge de travail au préalable peut être conséquente, supposant qu’elle veuille faire de la com’ de qualité. Pour moi, le community management est de la com’ « décomplexée ». Donc, c’est sur qu’en franc il reste encore du chemin à faire…