« J’me sens pas belle »
En 5 ans, j’ai accompli l’exploit de perdre 35kg, et de stabiliser, tant bien que mal.
En 5 ans, j’ai perdu 5 tailles (et 2 profondeurs de bonnet, hélas) et je suis à présent en mesure de m’habiller ailleurs qu’au rayon “grosse” de la Halle aux Vêtements. Parce qu’il faut bien le dire, quand on pèse 100kg, il faut faire de grosses concessions niveau look.
Et franchement, je “sais” que je suis mieux comme ça. Je le sens aussi dans mes relations sociales et professionnelles, être dans la norme est un vrai avantage, une bénédiction.
Sauf que quand j’étais grosse, j’étais grosse. Point. Je ne me comparais pas aux autres, j’étais plus grosse, de toute manière. Je ne me trouvais ni belle ni moche, j’étais grosse, comme si cet adjectif camouflait tout le reste, dans tous les cas.
D’ailleurs, quand on doit désigner une femme de taille normale, on dit “Mais si, tu sais, la nana, blonde, là…”. Quand on me désignait à l’époque, j’imagine qu’on disait plutôt “Mais si, tu sais, la grosse, là…”.
Bref.
Aujourd’hui, je ne me sens pas belle.
Aujourd’hui, j’ai une silhouette acceptable, certes, mais j’ai aussi des rides, la peau du double menton qui pendouille (et pas qu’elle), des vergetures dignes d’un zèbre, les seins qui tombent et de la peau d’orange. Glamour à mort.
Aujourd’hui, j’ai conscience de mon corps dans son imperfection, là où hier mon corps n’était qu’une l’enveloppe encombrante dont je faisais abstraction.
Aujourd’hui, je fais appel à un coach pour me motiver à faire du sport histoire de me réapproprier un peu ce corps dont je déteste le reflet dans la glace, tous les matins.
Cinq ans pour trouver la raison de mon surpoids, 5 ans pour le perdre… 5 ans pour m’accepter ?