Comment Facebook éduque les TPE-PME au marketing

J’ai passé le début de la semaine à animer des ateliers individuels de formation accélérée au démarrage d’une page Facebook, auprès d’un public composé essentiellement de gérants de TPE et PME. Ces ateliers faisaient suite à une conférence de 2 heures, plus théorique, et avaient pour objectif de les aider à lancer, ou d’aider à progresser ceux qui l’avaient déjà fait, leur page Facebook.

Ce genre de prestation est pour moi une véritable aubaine de me frotter à des « non-sachants », des personnes qui n’ont pas des réseaux sociaux et de l’outil web une utilisation quotidienne, par opposition aux univers professionnels plus experts que je cotoie.

Ce qui m’a le plus frappé, c’est la difficulté pour la plupart de définir en une phrase leur activité et de décrire leur offre.

Du coup, je vois en Facebook une véritable opportunité pour ces entrepreneurs, spécialistes dans leur métier, maîtrisant un savoir-faire, de s’initier au marketing « sur le tas », sans passer par la phase théorique et de longues études. La démarche de créer une page, même si elle n’a pas le succès escompté, sera bénéfique sur de nombreux points.

Sur leur positionnement, pour commencer. Ne dit-on pas que « ce qui se comprend aisément s’énonce clairement » ? Résumer son activité en une phrase, savoir décrire son offre en un ou deux paragraphes, en suivant la structure prédéfinie des pages Facebook, est un exercice ardu pour ces entrepreneurs qui n’ont souvent pas la formation marketing nécessaire et qui ont lancé leur entreprise en se basant sur leur expertise métier avant de devenir des gestionnaires. En apprenant à se décrire, ils apprennent à se vendre, réalisent leurs points forts, leurs faiblesses, se situent mieux sur leur marché, ils découvrent, parfois, la notion même de marché et de positionnement, ne s’étant jamais vraiment posé la question auparavant.

Sur leur avantage concurrentiel, également.  Etre présent sur Facebook implique une ouverture sur un outil où sont représentés à la fois leurs cibles et leurs concurrents, leurs partenaires et leurs fournisseurs. Une fois prises en main les fonctionnalités de base, ces entrepreneurs vont naturellement se mettre à écouter leur écosystème et les conversations qui se déroulent sur Facebook, entre les marques qui les intéressent et leurs fans. Du coup, apparaissent les notions de veille, d’analyse, et par extension, d’avantage concurrentiel, puisqu’en connaissant mieux leur écosystème, ces entrepreneurs comprennent mieux ce qui les en différencie (ou pas, mais c’est un autre débat) et comment se mettre en scène / marketer leur offre.

Sur leur capacité à fédérer leur entourage. Se créer un réseau professionnel n’est pas la préoccupation numéro un de tout le monde. Il faut avouer que dans certains métiers, quand on passe ses journées « les mains dans le cambouis », il n’est pas aisé de réaliser qu’aller à tel ou tel évènement, participer à telle ou telle association, peut être important. Avec Facebook, l’idée du réseau commence à germer, et qu’il soit « en ligne » rend les choses plus faciles. Ils invitent en premier lieu ceux qu’ils connaissent le mieux à devenir fan, et c’est ce premier réseau de fans qui devient un vivier d’ambassadeurs prompts à parler de l’entreprise autour d’eux. Ils apprennent ainsi à animer une communauté, même réduite, et expérimentent avec elle une nouvelle forme de communication, une première forme de communication pour la plupart.

Ce n’est donc pas la présence des TPE-PME sur Facebook qui est importante, ni la taille de la communauté qu’elles vont fédérer (ou pas), mais l’apprentissage que représente la démarche.

Encore une bonne raison de ne pas externaliser ce travail et de s’y mettre soi-même 🙂