De l’entrepreneuriat au féminin

Je ne suis pas féministe. Je suis même contre l’égalité à tout prix, surtout quand égalité signifie « tout le monde pareil ». Les hommes et les femmes sont différents. Pas meilleurs, ou pires, égaux en droits, mais différents… Le féminisme est un vaste débat, un vrai piège à trolls et je sais qu’il y a encore beaucoup de chemin à faire pour que les femmes et les hommes soient traités indifféremment de leur sexe (et pour que les gens en général soient traités indifféremment de leur origine ethnique, de leur couleur de peau, de leurs préférences sexuelles,…).

Il y a une chose qui m’a marquée récemment, ce sont les nombreux prix, concours, classements de femmes entrepreneurs que j’ai vu fleurir sur la toile et dans les journaux. Presqu’à chaque fois, il s’agissait d’entreprises sociales, ou utiles, limite humanitaires, comme si les femmes n’avaient pas le droit d’entreprendre pour « faire du fric », comme si c’était sale, comme si on ne pouvait justifier de l’investissement professionnel d’une femme que pour une bonne cause, histoire de balayer la culpabilité, ce petit truc qui trotte dans la tête de beaucoup de femmes, lorsqu’il s’agit de s’investir professionnellement, au détriment de sa famille, de ses enfants.

Concilier vie de famille et entrepreneuriat n’est facile ni pour une femme, ni pour un homme… Certes, c’est traditionnellement Maman qui prépare le dîner et gère les visites chez le pédiatre, mais ça n’est plus la réalité pour beaucoup de couples aujourd’hui, qui ont su se partager les tâches, avec des papas qui osent enfin s’investir dans l’éducation des enfants (oserais-je dire qu’on laisse enfin s’investir ?) et des mères qui n’ont plus à choisir entre famille et carrière. Et je connais des hommes qui souffrent aussi de ne pas pouvoir embrasser leurs enfants en rentrant après qu’ils soient couchés, ou d’autres qui mettent leur carrière au second plan pour justement profiter d’eux.

Je sais que ces couples sont rares, mais je suis persuadée que c’est ce mode de fonctionnement qui est normal et sain, et qui mènera à l’égalité tant attendue, bien plus qu’un Madame ou Mademoiselle sur un formulaire administratif. Sauf que ça n’est clairement pas l’image qui est véhiculée dans les médias aujourd’hui. Même dans Titeuf, dessin animé provoc qui cause quand même « du zizi sexuel », c’est maman qui est aux fourneaux et on trouvé étonnant que le nouveau chéri de Tata aime faire la cuisine. J’ai également grogné pendant les JO devant cette pub si émouvante pour le ‘sponsor des mamans’,  véritable insulte faite à tous les pères qui s’investissent dans la vie de leurs enfants que peu de personnes ont finalement dénoncée…

Et je passe sur des ressentis beaucoup plus personnels suite à l’embauche d’Auriane, devant les réactions de ceux à qui je l’annonçais qui semblaient surpris de découvrir que mon entreprise « marche vraiment, alors ! », comme si les 3 dernières années que j’ai passées à trimer n’étaient qu’une passade, un hobby auquel je m’adonnais pendant que l’homme chassait le mammouth.

Y a du boulot, je vous l’dis, mais pas forcément celui qu’on croit.

Sophie

Ex DirCom devenue Coach en nutrition après 20 ans à naviguer dans le secteur digital, je partage ici mon quotidien d'entrepreneure nomade. #minimalism #slowlife #geek

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  1. Corinne dit :

    Et attends si tu embauche un mec …tes futurs fournisseurs-Clients penseront que c’est lui le boss 😉 …je le vis tous les jours depuis …oulalala je ne dirais rien :-))))