Devenir « patron »
Il y a un peu plus d’un an, j’annonçais ici l’arrivée d’Auriane, première stagiaire à intégrer Bleekin, sur une opportunité, une belle rencontre. Une fois encore, rien n’avait été prévu, et nous ne savions pas alors qu’Auriane deviendrait quelques semaines plus tard la première salariée de « l’agence » que je n’imaginais pas fonder, moi qui me considérais plus comme une freelance qu’une entrepreneure.
Un an et des brouettes après l’arrivée d’Auriane, et à l’issue d’un mois de mai qui fût plus qu’actif, j’ai envie de faire le bilan et de partager ici ce que cette collaboration m’a apportée, en toute transparence, comme j’ai toujours aimé le faire quand il s’agit de mon expérience entrepreneuriale.
J’ai appris à déléguer. Et à lâcher prise, un peu. Pas complètement, parce que je suis control freak, mais suffisamment pour ne pas étouffer Auriane (enfin je crois). Là où je suis ravie c’est d’avoir réussi à transmettre ce niveau d’exigence qui me caractèrise et de sentir Auriane fière d’aller dans le détail, dans la finalisation, là où elle était moins convaincue à nos débuts ensemble.
J’ai donné beaucoup. De mon temps, de mon énergie, à expliquer, à accompagner, à laisser faire différemment de ce que j’aurais fait, à reprendre ensuite. Mais ça ne m’a pas coûté. Parce que j’aime ‘enseigner’, parce qu’au final ce temps passé a permis à Auriane de progresser bien plus vite qu’elle l’aurait fait si je l’avais cantonnée à ce qu’elle savait faire, et aujourd’hui, plus qu’hier et surement moins que demain, nous sommes d’une efficacité redoutable parce que nous travaillons parfaitement bien ensemble.
J’ai reçu, aussi. De l’aide, de la motivation, un soutien sans faille, la certitude de pouvoir compter sur quelqu’un. Même si toutes les fins de mois ne sont pas faciles, même si les charges sociales tombent toujours au mauvais moment, j’ai gagné en tranquillité d’esprit, parce que je ne suis plus seule à me débattre dans les périodes de rush, parce que je peux partager mes doutes, le tout dans une ambiance qui déborde de l’optimisme de la jeunesse (et ça, c’est bon, aussi).
Je n’ai pas encore gagné d’argent. Le poste n’est pas totalement rentable, si on s’arrête à la seule liste de projets qu’Auriane gère en autonomie, et mon chiffre d’affaire annuel n’a pas doublé, loin de là, avec un début d’année difficile et quelques impayés qui plombent notre compte bancaire. Mais j’ai pu aller plus loin, faire plus de choses, porter des projets différents, grâce au soutien d’Auriane, et cela commence à se ressentir sur notre facturation.
Globalement donc, mais je ne l’avais pas imaginé autrement, une embauche (et surtout la première) est un investissement. Un pari sur l’avenir, dans lequel il est important de ne pas se tromper, parce qu’il en va de la survie d’une activité qu’on a longtemps porté seul.
Un pari que j’ai fait un peu par hasard, en pesant le pour et le contre mais sans avoir la moindre idée de ce qui m’attendait vraiment.
Et jusqu’ici… tout va bien. 🙂
c’est chouette
Passer de 1 à 2, c’est le plus difficile, donc très chouette que ce se soit aussi bien passé pour l’instant 🙂
Un message d’espoir et d’humanité! C’est chouette
Merci pour vos p´tits mots et le partage 🙂
Passer du Free à la TPE c’est théoriquement un bon indicateur, et lorsque cela se fait sur une belle rencontre, c’est encore plus motivant pour la suite. Choisir les personnes avec qui l’on travaille est un luxe qui ouvre à, mon sens, les portes de la productivité !
Pour le patron, cela ne change pas forcément les problèmes du quotidien, mais en rajoute surtout, cependant une fois tout ce stress maîtrisé, on en ressort, je pense plus fort !
Bon courage pour la suite !
PS : Désolé pour l’ancre mais léger besoin de backlink en ce moment 😉