Croatie, le guide de la blonde
J’aurais pu intituler ce billet “La Croatie par la Côte en mode commando”, mais vous admettrez que c’est quand même nettement moins joli 🙂
Nous avons donc passé 7 jours / 6 nuits en Croatie, sur nos 11 jours de roadtrip autour de l’Adriatique cet été. Notre itinéraire nous a mené au Lac de Garde puis à Venise, nous a fait traverser la Slovénie et parcourir la Croatie depuis les Lacs de Plitvice jusqu’aux remparts de Dubrovnik avant de rentrer, en ferry, via l’Italie, Bari puis Rimini.
Avant de vous parler plus en détail des spécificités des lieux que nous avons visités, quelques infos pratiques :
L’hébergement :
Si vous avez l’esprit aventureux (et que vous partez en moyenne ou basse saison), la réservation n’est pas nécessaire : partout, dans les villages reculés à l’intérieur des terres comme dans les cités balnéaires tout au long de la Côte, vous trouverez le long des routes des panneaux annonçant “Sobe” ou “Apartman”. Il s’agit de particuliers, à l’activité déclarée, qui proposent des chambres, des appartements voire des maisons à la location, à des tarifs très avantageux.
Notre voyage étant prévu en pleine saison touristique, nous avons préféré réserver nos hôtels bien avant le départ (le choix commençait à se restreindre sur hotels.com dès le mois de mai). Nous nous sommes évité ainsi les soirées passées à chercher où dormir à une période où la plupart des “bons” logements sont pris.
Niveau tarifs, nous avons payé entre 100 et 120 euros la nuit, pour 3 personnes et (succulent) petit-déjeuner inclus, ce qui est relativement cher pour la Croatie, mais pour nous avons choisi des hôtels 3 étoiles, climatisés, au coeur des zones touristiques, réservés tardivement (les prix affichés sur les sites de réservation ont augmenté de 20% entre avril et mai).
Dans les 3 hôtels que nous avons fréquentés, près de Plitivice, Split et Dubrovnik, le personnel a toujours été disponible et accueillant, pas dans l’accueil exubérant propre aux latins, plutôt dans la discrétion et l’écoute, et la plupart parlaient un anglais impeccable.
La nourriture :
A ce que nous avons pu en voir, les spécialités tournent essentiellement autour des grillades, de viande comme de poisson, des “ragoûts (plutôt dans le Nord) et des risottos (blanc ou noir, à l’encre de seiche).
Nous avons également (re)découvert l’ajvar, une sauce / purée / condiment, fait à partir de poivrons, aubergines et tomates, servie avec les grillades. Et forcément, nous avons fait le plein 🙂
Au début de notre séjour, donc plutôt au Nord de Split, nous avons croisé énormément de grills gigantesques, sur le bord des routes, dans lesquels tournaient des cochons de lait et des moutons. Les restaurants dans cette zone proposent des plats plus locaux, et il faut commander l’accompagnement en sus de son plat de viande ou de poisson.
Plus dans le Sud et à Dubrovnik, nous avons surtout trouvé des restaurants “italiens”, proposant pâtes et pizzas, et peu de spécialités locales, mais nous étions au coeur des zones les plus touristiques, entourés d’allemands et d’italiens en famille, avec des enfants ravis de retrouver la pasta à laquelle ils sont habitués 🙂
Les prix dans les restaurants, même les plus touristiques, sont nettement inférieurs aux prix pratiqués en France, et il n’est pas rare de manger pour moins de 20€ à 3.
Nous avons également parcouru à plusieurs reprises les rayons des supermarchés, qui sont pour la plupart ouverts dès 7h, jusqu’à 22h ou minuit, en semaine comme le dimanche, à la recherche d’eau et de victuailles pour nos pique-nique. Là encore, les prix sont dérisoires, tout comme dans les boulangeries (pain, burek au fromage et viennoiseries pour 3 : 3€).
La langue :
Bon, autant vous le dire tout de suite, le Croate ne s’apprend pas en 10 jours. Et peut-être pas en 10 mois non plus. Les sonorités ne sont pas celles auxquelles nous sommes habitués, et si quelques mots semblent proches de ce que nous connaissons (apartmani, restoran, …), d’autres sont totalement indéchiffrables, aussi bien à l’écrit qu’à l’oral.
Fort heureusement, l’anglais est assez répandu, quasiment courant au sein de professions les plus au contact des touristes, un peu plus balbutiant dans les zones plus éloignées. L’allemand est également maîtrisé par une grande partie de la population, et dans la plupart des restaurants, les menus sont en Croate et en Allemand, éventuellement en Anglais, très rarement en Italien. Le Français ? Non, mais quelques croates croisés pendant notre voyage ont tenté un “bonjour” ou un “merci”.
L’argent :
La monnaie en vigueur en Croatie est la Kuna, et il vaut mieux en avoir sur soi parce que non, l’Euro n’est pas accepté partout, comme a pu l’être le Dollar à une époque. Si vous arrivez par la Slovénie, méfiez-vous : la zone est rurale, les distributeurs sont rares et la carte bancaire pas forcément acceptée partout. Il vaut mieux vous arrêter à l’une des innombrables cabanes de change en bord de route (vous ne pourrez pas les manquer, je vous promets !) et changer une petite somme, le temps de trouver un distributeur.
Autre bizarrerie, on vous demandera souvent au restaurant, lorsque vous demanderez la note, si vous payez en carte ou en espèces. Je ne pense pas que cela ait à voir avec le fait que la somme soit déclarée ou pas, mais plutôt d’une refacturation des frais bancaires.
Au sujet du travail au noir, nous avons été très étonnés, après que Pauline ait voulu se faire faire un tatouage au henné, de voir la femme qui l’avait réalisé sortir un carnet à souche et nous faire un reçu 🙂
A noter, la plupart des parkings proches des zones touristiques sont payants, et à des tarifs proches des tarifs pratiqués sur la Côte d’Azur : 1,20€ / heure, un tarif définitivement destiné aux touristes 🙂
La météo :
Il fait CHAUD en Croatie. Les Lacs de Plitvice sont situés entre 600 et 800m d’altitude et bien qu’il fasse bon à l’ombre des arbres qui bordent les lacs, la température avoisinait les 32-34°. Et l’averse du soir n’a pas vraiment rafraîchi la température.
Sur la côte, chaud également, nuit et jour, avec des pointes à 38° dans le Sud en pleine journée, et rarement sous 30° la nuit (et là, tu bénis la clim…).
Les “infrastructures” :
La Croatie a gardé quelques séquelles des années de guerre qui ont suivi l’explosion de la Yougoslavie, il y a 25 ans, et on trouve régulièrement des traces de tirs de mortier sur les façades des immeubles en bordure des grandes villes ou, dans les zones plus rurales, des toits effondrés.
Et si parfois dans les villages de bord de mer on se retrouve sur des chemins cabossés sur lesquels deux voitures ne peuvent pas se croiser, les axes principaux et les autoroutes sont nickel, la signalisation moderne, et on arrive à surfer en 4G depuis à peu près partout (autant vous dire que le Edge, voire l’absence de signal sur la côte italienne à notre retour nous a surpris).
Globalement, à l’approche des grandes villes, on sent l’influence communiste dans les barres d’immeubles mal entretenus construits dans les années 60 et il faut clairement dépasser cette première impression, pousser plus loin la découverte pour découvrir les centres villes chargés d’histoire, les sols en pierre polie qui brille au soleil, l’ombre fraîche des ruelles et les jolis bâtiments.
PLITVICE
Le Parc Naturel de Plitvice fait partie du patrimoine mondial de l’UNESCO. Enchaînement de lacs qui se déversent les uns dans les autres en formant de magnifiques cascades, il est interdit de s’y baigner ou de sortir des sentiers balisés.
L’accès est payant (environ 15€ par personne) et comprend l’utilisation des bus et des bateaux qui permettent de rejoindre les différentes “stations”, au nombre de 3, qui permettent de faire 8 circuits différents sur les chemins sur pilotis qui bordent les lacs et traversent les cascades.
Nous avons mis 6h, hors l’attente à la caisse à l’entrée qui aura duré plus de 45 minutes, pour réaliser une grande boucle dans le parc, en marchant d’un pas tranquille et nous arrêtant régulièrement pour faire des photos (dont l’éclat dépend énormément de la météo, les lacs s’assombrissant lorsque le ciel se couvre).
Les 3 principales stations du parc disposent de tables de pique nique et de snacks, marchands de glace, cafés et fontaines. Nous avons préféré préparer un pique nique et manger avec une vue imprenable sur un lac 🙂
Après une journée à Plitvice, n’hésitez pas à aller visiterRastoke, le centre historique de la ville de Plunj, construit sur des chutes d’eau qui, si elles n’ont rien d’époustouflant, vous rafraichiront pendant que vous dinerez chez Petro d’une truite fraichement pêchée dans le réservoir naturel sous les pilotis de la terrasse 🙂
Nous avons dormi à l’hôtel Sedra, à 10mn de voiture de l’entrée du parc, dans une “suite” spacieuse et bien équipée (chambre et salon, dégagement avec frigo, grande salle de bain), et bénéficié du petit-déjeuner honorable du restaurant voisin 🙂
ZADAR ET LA CÔTE DU NORD
C’est, avec les lacs de Plitvice, la partie de notre voyage qui nous a le plus enchantés : la Dalmatie septentrionale, notamment Zadar et Trogir. Nous n’avons pas eu assez de temps pour organiser une excursion en bateau autour des iles Kornati, d’autant que la chaleur du mois d’août nous a surtout poussé vers les ruelles ombragées des centres historiques des villages qui bordent la côte.
Nous avons également profité de l’ombre des pins lors de nos baignades, en préférant aux plages les zones un peu plus sauvages, accessibles par des chemins en terre. Attention, rochers et oursins à gogo, des chaussons de baignade sont vivement recommandés 🙂
Nous avons dormi à Kastela, juste à côté de Split, dans un village aux airs de station balnéaire intimiste, avec des plages essentiellement fréquentées par des locaux et quelques terrasses typiques, notamment sur le bord de mer où des pontons en béton, munis d’escaliers ou d’échelle, font office de plage… et disposent de toilettes, douche et cabine pour se changer !
Notre hôtel, dont le parking jouxte la plage, est “le seul hôtel de Kastela avec une piscine”, d’après la jeune femme qui nous a accueillis, et nous en avons profité une bonne partie de la journée 🙂
SPLIT
Nous avons dîné à Split, sur une micro-terrasse un peu à l’écart du coeur de la vieille ville, après notre journée plage à Kastela. Split est la deuxième grande ville de la Croatie, avec des abords peu ragoûtants aux relents industriels mais un centre historique magnifique.
Moins “blindé” de touristes que Dubrovnik, Split donne l’impression de mêler joyeusement touristes et locaux, jeunes et vieux, famille et groupes de jeunes en goguette, dans une ambiance festive et authentique.
DUBROVNIK
Dernière étape de notre roadtrip, Dubrovnik m’a un peu déçue. Entendons-nous bien, la vieille ville et les remparts sont somptueux et les iles alentour semblent magnifiques… Seulement voilà, le centre historique est envahi de touristes, de terrasses et de parasols, de vendeurs d’excursions insistants et de rabatteurs qui tiennent à te faire absolument ingurgiter une pizza mal cuite.
Nous avons fait la balade sur les remparts (payante : compter 15€ par adultes), qui offre une vue magnifique sur Dubrovnik, le port, la baie, mais même aux premières heures de la matinée, le soleil et les touristes étaient au rendez-vous…
Le quartier où était situé notre hôtel, Lapad, annoncé comme un quartier balnéaire rappelant St Tropez, est au final une rue piétonne bétonnée, entourée de pizzeria et déboulant sur une plage mi-béton, mi-galets, où s’empilent les locaux sur leur serviette, les touristes qui ont loué une chaise-longue, les scooters à la location et les pédalo…
Il nous a fallu sortir et nous rendre en voiture à Cavtat pour trouver un chemin côtier et des rochers accueillants pour notre pique-nique et baignade du soir.
En quittant la Croatie en ferry le lendemain, direction Bari, nous avons également pu admirer la côte et ses nombreuses iles, et repérer quelques perles invisibles depuis la côte… histoire de préparer notre prochain séjour ?
Au final, nous avons une fois encore passé des vacances d’hyperactifs, mais nous savons à présent où nous poserons nos valises à notre prochain passage 🙂