Pourquoi tu cours ?
Si tu me connais un peu, tu sais que je suis incapable de m’arrêter, que je cours après le temps, que je ne sais rien faire à moitié, que je suis une boulimique de la vie, bref, que je cours, toujours…
Si tu me connais un peu plus, tu sais, ou tu devines, une forme de rattrapage, après un raté au lancement de ma vie d’adulte, comme si après être montée dans le mauvais train, je m’efforçais de rattraper le temps perdu pour arriver à destination.
Il y a 20 ans, j’étais une pauvre fille pas vraiment diplômée plutôt mal partie, tant sur le plan privé que professionnel, et personne n’aurais imaginé que je puisse prendre un tout autre chemin.
Et bien que je rabâche à qui veut l’entendre que je n’ai pas d’objectif autre que le bonheur, et que le bonheur, c’est le chemin, je constate aujourd’hui que je cours un peu moins vite sur ce chemin.
Comme si le paysage et la compagnie me satisfaisaient tant que j’aie envie d’interrompre la balade, ou tout au moins ralentir, au maximum, pour en profiter longtemps.
Ok, dans les faits, je cours toujours, entre deux trains ou deux écoles, entre ma vie pro et mes projets perso, entre un voyage long courrier et un week-end en mode Fadoli (ceux qui savent savent).
Mais je ne ressens plus la même urgence à vivre, à travailler, à ne rien manquer, à tout contrôler.
Juste le bonheur intense de parcourir ce chemin avec ceux que j’aime et profiter de chaque instant.