Facebook, le Guide de la Blonde
Pas un guide touristique, cette fois, pas de jolies photos paradisiaques, pas de bonnes adresses mais je l’espère, de précieux conseils pour ceux qui démarrent (ou pas) leur voyage sur Facebook.
Point n°1 : La confidentialité
Lors de la création de votre compte, mais également à tout moment ensuite, il est possible de régler la confidentialité de votre profil Facebook en cliquant sur le petit cadenas en haut à droite de la page.
Pour réaliser des réglages plus fins, je vous invite vivement à cliquer sur le lien « Affichez plus de paramètres » qui s’affiche en bas du menu déroulant. Vous arriverez sur une page de réglages avancés et pourrez choisir qui voit vos contenus, qui peut vous contacter, qui peut vous identifier dans des photos (et demander à être prévenu quand c’est le cas), si l’on peut vous retrouver en faisant une recherche ou lorsqu’on connait votre numéro de téléphone. Bref, ça peut paraître long et fastidieux, mais en lisant attentivement et en effectuant ces réglages, vous partirez du bon pied. Dans tous les cas, la règle : rien de public.
Le « social engineering », qui permet aux marques de cibler vos goûts, vos centres d’intérêt, de savoir avant vous que vous aller divorcer ou que votre fille est enceine n’est pas utilisé qu’à des fins publicitaires. En laissant des données personnelles se balader publiquement sur Facebook, vous courrez le risque que ce soit des personnes malintentionnées qui les utilisent à vos dépends (a fortiori si vous entrez dans leur jeu en cliquant sur les nombreuses arnaques qui y circulent, mais nous verrons ça en point 4).
Limitez donc les risques en :
- confiant à Facebook uniquement les informations nécessaires pour vous inscrire,
- rendant visibles uniquement à vos amis l’ensemble des informations que vous partagez.
Pour aller plus loin :
- lire la documentation sur les régles de bases Facebook concernant la confidentialité
- consultez cet article qui vous explique pas-à-pas comment configurer votre compte Facebook de manière sécurisée.
Point n°2 : L’ajout d’amis
Il est nécessaire de définir une ‘politique’ d’ajout d’amis et de s’y tenir, parce qu’ajouter quiconque en fait la demande est clairement une très mauvaise idée. En tout état de cause, on n’ajoute pas des inconnus à ses amis Facebook, a fortiori s’ils ne sont pas clairement identifiables.
Perso, ma politique est assez simple : je n’ajoute à mes contacts Facebook que des personnes que j’ai déjà rencontrées et/ou avec lesquelles j’ai échangé de manière intensive dans le cadre de mes activités « sociales », blog, associations, évènements, etc… et je n’accepte pas forcément les demandes de contacts pro non plus.
Quoi qu’il en soit, Facebook fournit les outils pour gérer ses contacts. Ainsi, en plus de la liste « Amis », vous disposez par défaut de 3 listes supplémentaires qui vont vous permettre d’affiner tout à la fois les contenus auxquels vos contacts peuvent accéder mais aussi les contenus que Facebook vous présentera en priorité.
Pour utiliser ces listes, c’est assez simple : à chaque fois que vous ajoutez un amis, un menu vous proposera d’ajouter cet ami à un liste. Si vous ne faites rien, il sera dans la liste par défaut « Amis » et verra donc l’ensemble des publications que vous partagez à vos amis.
Si en revanche, vous l’ajoutez à une liste d’amis, vous pourrez affiner la visibilité de vos publications, soit par défaut via les paramètres de confidentialité (j’ai choisi le réglage par défaut « Amis sauf Connaissances ») soit à chaque publication puisqu’il est possible de choisir la liste d’amis qui pourra la voir à chaque fois.
Par exemple :
- en choisissant « Amis sauf connaissances » par défaut pour toutes vos publications, vous serez certains que tous les gens que vous avez ajouté sans vraiment les connaître, les collègues lointains, les relations pro, ne verront pas vos publications,
- en choisissant, sur une publication particulière, de ne la rendre visible qu’à vos « Amis proches » vous pourrez en limiter l’affichage qu’aux personnes en qui vous avez confiance.
ATTENTION :
- lorsque vous « tagguez » un ami dans une publication, en l’identifiant sur une photo ou en l’ajoutant à une publication texte, cette publication est rendue visible à ses amis, et la confidentialité de votre contenu dépend donc de la capacité de l’ami en question de gérer ses paramètres de confidentialité.
- lorsque vous commentez sur un contenu public, que ce soit un contenu public publié par un ami, un contenu d’une page Facebook type média, entreprise ou association, une publicité, etc… votre commentaire devient public également ! Je vois trop souvent, sur les pages d’entreprise que je gère, des gens répondre au commentaire d’un ami en pensant qu’il répond sur son mur. Soyez donc attentif à la nature des contenu que vous commentez également.
Facebook vous indique la confidentialité des contenus que vous voyez apparaître sur votre mur. Dans l’exemple ci-dessous, vous voyez donc qu’un de mes amis a partagé en « limité » un contenu du Petit Journal qui lui, est « Public ».
Si je commente ici, mon commentaire sera visible à l’ensemble des gens avec lesquels mon ami a partagé la publication (en gros, sa liste d’amis, que je ne connais pas forcément). Si je choisis d’aller sur la page Facebook du Petit Journal, mon commentaire sera public.
Soyez donc très attentifs à ce que vous publiez et à ce que vous commentez, et dans tous les cas, comme je me plais à le dire à mes élèves : si ce que vous écrivez ou publiez, même en pensant l’écrire de manière confidentielle, ne pourrait pas être affiché sur tous les murs de votre rue sans vous porter préjudice, ne le publiez pas sur internet.
Vous n’êtes jamais à l’abri d’un bug, d’une mauvaise manipulation de votre part et de celle de vos amis, d’une modification des paramètres de confidentialité, bref, les infos confidentielles et les conversations d’ordre privé dans les commentaires, c’est NIET.
Point n°3 : Les applications et jeux à la con inutiles
Lorsque je faisais de la formation professionnelle continue, je me suis souvent vue rétorquer de la part de stagiaires réfractaires « ouais, mais de toute façon, Facebook, c’est que des jeux et des tests à la con ».
Et c’est vrai : Facebook devient ce que vous en faites ! Si vous passez votre temps à jouer et partager avec vos amis les résultats de tests débiles, il y a de forte chance que les seules choses que vous verrez sur Facebook n’aient que peu d’intérêt.
Si vous faites partie des gens qui aiment les tests et autres jeux à la con, un conseil (une prière ?), soyez attentifs :
- aux paramètres de confidentialités des applications : il est en effet possible de limiter, application par application, les gens qui peuvent voir votre activité. De cette manière, en choisissant « Visible à moi seul », vous pourrez vous livrer à vos parties de Candy Crush et autres tests sans polluer les murs de vos amis (voir cet article pour comprendre comment limiter la visibilité de vos applications).
- aux invitations que vous envoyez. La plupart des jeux et autres tests basent leur développement sur le partage avec vos amis. Il y a donc régulièrement des étapes d’invitations à envoyer à vos amis qui sont affichées et si vous cliquez sur « Oui », vous inondez la terre entière d’invitations non-sollicitées.
En outre, il faut bien comprendre que ces applications et jeux futiles ne sont pas créées pour la gloire. Leurs créateurs s’investissent dans leur développement pour se rémunérer, d’une façon où d’une autre. Parfois, en espérant vous accrocher suffisamment pour vous faire acheter des crédits supplémentaires (c’est le modèle économique des jeux addictifs), parfois en utilisant les données auxquelles vous acceptez qu’ils accèdent en cliquant sur « Oui » « Oui » et re « Oui » pour accéder à l’application (c’est souvent le cas des tests psy, des jeux pour connaître son âme soeur, etc…).
Gardez donc bien en tête qu’en jouant à ces jeux et en faisant ces tests, vous donnez les clés de votre profil à un étranger, qui pourra avoir accès à une grosse partie des informations que vous confiez à Facebook (vos coordonnées, email notamment, le nom et les coordonnées de vos amis, vos centres d’intérêt, les sites que vous consultez en dehors de Facebook, etc…). C’est grâce à ces données collectées que vous recevez des mails non sollicités (spam), ou des tentatives d’arnaque par mail.
Si vous avez toujours envie de faire ces tests idiots futiles, essayez au moins d’en limiter l’accès à vos données (si vous ne le faites pas pour vous, faites le au moins pour vos amis) lorsque vous accédez à l’application.
Si vous faites partie de ceux qui sont noyés sous les invitations, vous avez plusieurs solutions :
- Bloquer l’application : il est possible de choisir de ne JAMAIS recevoir d’invitation provenant de Candy Crush, par exemple. Cela se fait application par application, il faut donc bloquer les nouveaux jeux et autres tests au fur et à mesure de leur apparition.
- Bloquer toutes les invitations d’un ami en particulier. Si vous avez dans vos contacts un joueur compulsif, il est possible de bloquer l’ensemble de ses invitations aux jeux auxquels il jour.
Pour ce faire, il y a de nombreuses options disponibles, qui s’affichent notamment quand vous recevez une invitation, mais le plus simple est de se rendre, via la petit flèche en haut à l’extrême droite de l’écran, dans le menu « Paramètres », et de choisir dans le menu à gauche la rubrique « Blocage ». Vous pourrez, entre autres :
- bloquer les invitations à utiliser une application de la part d’un utilisateur en particulier,
- bloquer une application, et empêcher donc tous les utilisateurs de vous inviter sur cette application.
C’est également via ce menu que vous pourrez gérer votre liste d’amis « Restreint », bloquer définitivement un utilisateur qu’il soit ou pas dans vos amis), empêcher la réception d’invitation à des évènements, etc…
Point n°4 : Les arnaques et concours « trop-beau-pour-être-vrai ».
Vous avez reçu une invitation à une vente flash de lunettes de luxe à petit prix, vous pouvez gagner une voiture indiquant en commentaire de quelle couleur vous souhaitez votre véhicule, un revendeur annonce qu’il va distribuer un lot d’iPhone gratuitement suite à une faillite…
C’est beau, hein ? Trop beau pour être vrai, peut-être ? C’est parce que c’est faux, tout bêtement.
En lançant ces jeux et autres arnaques, les personnes qui gèrent ces pages augmentent l’activité sur leurs publications. Plus de like, plus de partages, plus de commentaires : la page prend de la valeur au marché noir.
Elle pourra ensuite être revendue à une marque, une entreprise, une organisation, qui n’a pas la patience ni l’honnêteté de créer une page en partant de zéro. Une fois la page rachetée, elle sera renommée, sans que vous soyez informés, et vous vous retrouverez ainsi à subir les contenus publicitaires de marques dont vous n’aviez jamais entendu parler, voire considéré comme sympathisant (via votre like) d’une organisation politique…
Votre participation anodine, avec l’argument « Ouais, ça à l’air d’une arnaque mais ça coute rien, on sait jamais » devient donc une collaboration avec les participants de ce marché noir, et une contribution au « pourrissement » de Facebook par la publicité.
Les signes qui doivent vous alerter :
- La page sur laquelle est diffusée le concours compte un nombre peu important de « likes »,
- La page est un peu vide, pas de publications antérieures, très peu d’informations sur l’organisation, pas de lien vers un site internet,
- Pas de renvoi vers un règlement ou un site internet qui définit les conditions de participation,
- Les fautes d’orthographes et les traductions approximatives.
S’il s’agit d’un concours organisé par une marque connue, il suffit de chercher la page officielle de la marque en utilisant la recherche Facebook : si un concours est officiel, il y sera probablement diffusé aussi.
Point n°5 : La diffusion d’informations non vérifiées
On trouve de tout sur internet. Des médias plus ou moins fiables, des sites satyriques cachés sous des atours de médias traditionnels, des sites contestataires, des mouvements politiques plus ou moins camouflés, des mythomanes, des pyromanes… et des gens qui partagent sans vraiment faire attention aux contenus, sans les vérifier, sous couvert de ce que j’appelle « l’indignation de canapé ». Et ces contenus se retrouvent sur Facebook, partagés, commentés, likés.
Ils peuvent être de plusieurs natures :
- Les contenus « putaclic », à base de « Il fait ceci et ce qui lui arrive ensuite est extraordinaire » qui renvoient vers une énième vidéo sans grand intérêt,
- Les contenus sans intérêt, façon « Célébrité-truc révèle enfin son problème de… » dont vous n’aurez la fin du titre qu’en vous rendant sur l’article,
- Les contenus trompeurs, avec un titre particulièrement polémique, type « Un chomeur handicapé touche moins de 200€ par mois alors qu’un migrant gagne 8.000€ », qui renvoie, au mieux vers en article qui démonte la théorie, au pire vers un site douteux, bien souvent édité par un mouvement politique, qui n’arrive pas à démontrer la véracité de l’affirmation dans l’article concerné (mais le mal est fait, le contenu sera diffusé sur la « bonne mine » du titre qui provoque l’indignation),
- les rumeurs et légendes « urbaines », qui circulent cycliquement depuis des années, et qui démontrent que telle loi du code de la route n’est pas applicable si on a eu son permis telle année, qui incite à partager un contenu pour éviter que Facebook vole vos photos, qui proclament que l’eau de tel littoral serait insalubre mais que la préfecture essaie de le cacher, etc, etc, etc….
Avant toute chose, partez du principe que tous ces contenus sont FAUX ou basés sur des tentatives de manipulation. Si vous êtes adeptes de la théorie du complot, mettez en doute l’information qui est partagée, plutôt qu’y adhérer et VE-RI-FIEZ avant de partager à nouveau bêtement.
Une simple recherche dans Google, ou sur Hoaxbuster (littéralement « chasseur de rumeurs ») vous permettra d’en savoir plus.
Si vous n’avez pas le temps, l’envie, la compétence pour vérifier la véracité des informations, ne les partagez pas. Point.
Quant à la curiosité qui pourrait vous faire cliquer sur ces infos aux relents de sensationnalisme de bas étage, ne pensez pas que c’est anodin : chaque clic, chaque lecture ou partage de ces articles est comptabilisé. Plus vous cliquez, plus vous lisez (même pour critiquer), plus vous indiquez au média concerné un intérêt pour le sujet, plus vous l’encouragez dans cette voie, plus il ira loin dans les titres outranciers et les news sans intérêt.
Point n°6 : La sauvegarde de son image et de celle des autres
Dernier point, et pas des moindres, la sauvegarde de l’image des autres, et de la vôtre. J’en ai déjà parlé ici, et je le répète : la diffusion de photos et vidéos « drôles » se fait souvent au détriment d’une personne.
Certaines vidéos sont drôles, créées à propos par des adultes qui le font en conscience, dans le but d’amuser la galerie. Mais ce n’est pas toujours le cas, et en diffusant un contenu qui a « échappé » au contrôle de son auteur (notamment dans le cas d’adolescents ou d’handicapés) ou qui a été réalisé à l’insu de la victime, vous contribuez au harcèlement dont il pourrait être victime par des gens qui le connaissent (ou pas, d’ailleurs).
Sans parler de la reconnaissance faciale, qui n’en est qu’à ses débuts, mais qui permettra à terme d’identifier des personnes qui n’ont pas demandé à apparaître sur Facebook (vous, peut-être).
Et ces règles s’appliquent également à vous-même, bien entendu. Parce que vous n’êtes pas à l’abri d’une photo ridicule, parce que vous ne connaissez pas les règles de confidentialité mises en place par vos amis et que oui, peut-être qu’un jour cette photo un peu compromettante qu’on a pris de vous dans un bar pourrait bien réapparaître sur internet.
Vous serez heureux à ce moment précis d’avoir contribué à éduquer vos amis quant aux règles de confidentialité et aux bonnes habitudes à prendre, notamment en partageant cet article 😉
Belle balade sur Facebook !