Les 8 impacts du digital sur nos comportements
J’ai participé, la semaine dernière, à l‘Université d’Eté de la Communication pour le Développement Durable. Non pas que je sois une écologiste activiste mais j’ai été invitée à remplacer Greg, qui avait malencontreusement pris cet engagement le soir où il organisait également la soirée d’anniversaire de son blog joliment nommée ‘We are not influencial‘.
J’ai donc eu la chance d’assister, jeudi après-midi, à un atelier fort intéressant sur la « junk information », avec Pierre Haski de Rue89 notamment, et d’intervenir vendredi matin lors d’un atelier traitant des digital natives. Les autres intervenants de cet atelier, animé par la pétillante Anne Sophie Novel, d’Ecolo Info, étaient Anne Marleix, fondatrice de Terra Project, spécialisée en communication autour du développement durable et édition de supports éducatifs, et Frédéric Winckler, CEO de JWT Paris.
C’est une étude de ce dernier, que vous pourrez retrouver sur son blog, qui m’inspire cet article aujourd’hui, puisque pendant 2 ans, les équipes de JWT se sont penchées sur l’étude des comportements humains, à la croisée de la sociologie, de la psychologie et de la publicité, pour voir ce qui a changé dans nos comportement grâce à (ou à cause de) la présence du digital dans nos vies.
Voici donc résumés les 8 principaux points de cette étude :
- L’immédiateté : Le « power of now »
- Les digital natives (et les « digital immigrants » que nous sommes) ne supportent pas d’attendre. Habitués à être connectés en permanence (et pouvoir ainsi entrer en contact avec ses proches, obtenir une information, accéder à un service), ils sont à la recherche de la gratification immédiate, de la satisfaction rapide de ses besoins, et développent facilement des syndromes « addictifs ».
- L’indiscipline : Pas de loi pour m’interdire
- Le digital a fait disparaître les sources d’autorité déjà mises à mal dans la vie ‘réelle’. Les digital natives ne reconnaissent plus l’autorité des enseignants ou de leurs parents et considèrent que les interdits n’existent que pour être remis en cause (NDLR : Je n’ai pas l’impression que ce rejet des règles soit propre à la nouvelle génération, cependant).
- Le narcissisme : Etre « moi m’aime » avec mes semblables
- Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, l’arrivée du digital et ses possibilités de se connecter avec des personnes à l’autre bout du monde n’a pas favorisé outre mesure l’ouverture aux autres des nouvelles générations, mais plutôt un recentrement sur des communautés ‘tribu’, où les membres se reconnaissent par une conformité de goûts, de mode de vie, d’idéaux. Le digital a contribué à la croissance de ces communautés, mais c’est avant tout pour l’image qu’elle leur renvoie que les digital natives la constitue (façon « dis-moi qui sont tes amis, je te dirai qui tu es »).
- L’omniscience : Je sais tout
- Au delà de l’autorité de fait, c’est également l’autorité de compétence, l’autorité du ‘savoir’ qui est mise en cause. L’accès à l’information n’étant plus un privilège, c’est au final quand elle provient d’une source « sure » (ie un membre de sa tribu) qu’elle trouve toute sa valeur, et non plus quand elle est énoncée par une référence en la matière.
- La recherche d’émotions : Emotion centric
- Lié au point 1 de la ‘gratification immédiate’, le besoin d’émotion forte, de sensation, d’émotion de l’internaute. Devant la multiplication des messages, des sites, des formats, des visuels, dans son zapping permanent l’internaute s’attarde sur ce qui lui procure une émotion, ce qui lui raconte une histoire.
- La simplification du message : Eloge du raccourci
- Mise à jour de statut, langage sms, smiley, abréviations,… autant de façon de remplacer une information par une courte série de caractères bien suffisants pour s’exprimer. Probablement lié à la masse d’informations dont nous sommes bombardés en permanence, ce phénomène contribue à l’accélération de l’information, essentiellement constituée d’accroche et dont le contenu devient accessoire.
- La gratuité : Je m’en paye… si c’est gratuit
- L’apparition de la gratuité, avec les nombreuses offres ‘freemium’ qui fleurissent en ligne, a fortement marqué la génération des digital natives, à qui il faut fournir une « bonne raison » de payer et surtout, la possibilité de tester sans engagement.
- Le consopouvoir
- Conséquence des 7 points précédents, le consopouvoir nait de la possibilité offerte à l’internaute de comparer, partager, critiquer, le tout publiquement, les produits et les marques. Plus moyen de rappeler des produits défectueux en douce, ou de rouler les bleekin dans la farine, sans risquer sa réputation.
Pressé, indiscipliné, narcissique, omniscient, omnipotent, en recherche d’émotion, de simplification et de gratuité, voilà donc l’instantané qui ressort de cette étude….
Vous vous y retrouvez, vous ?
Ca fait un peu peur tout ça quand même…
Je suis retourné sur cet article de ReadWriteWeb : http://fr.readwriteweb.com/2009/09/08/analyse/generation-y/ après avoir lu celui-ci (en anglais ici : http://www.readwriteweb.com/archives/why_gen_y_is_going_to_change_the_web.php) déjà anciens mais encore d’actualité. Il ne faut pas avoir peur, c’est excitant !
Je suis retourné sur cet article de ReadWriteWeb : http://fr.readwriteweb.com/2009/09/08/analyse/generation-y/ après avoir lu celui-ci (en anglais ici : http://www.readwriteweb.com/archives/why_gen_y_is_going_to_change_the_web.php) déjà anciens mais encore d’actualité. Il ne faut pas avoir peur, c’est excitant !
bonjour,
personnellement je trouve ça plutôt affligeant…
Parler d’impact des technologies c’est estimer qu’on les contrôle, or il n’est rien, l’humain les changent comme elles le changent, c’est réciproque et surtout incontrolable.
Ensuite les digital natives, voici un concept particulièrement fumeux sans aucune valeur empirique. Une génération entière d’être humain serait définissable par sa pratique des technologies ?
Heureusement, que vous faite part d’un peu de bon sens sur le point 2, merci, et heureusement que les « bonnets rouges » ou Copernic n’ont pas attendu le numérique pour remettre en cause les autorités. :o)
À propos des communauté ou des tribus, c’est oublier l’asymétrie qui leur est propre et le fait que chacun fait partie d’une multitude de communautés et de tribus à la fois. Bref, encore une fois, impossible de voir les effets des technologies dans ces comportements.
L’internaute ne serait-il qu’un spectateur tv ? c’est un peu l’idée que vous soutenez ? De plus amalgamer internet et web est une erreur un peu grossière pour qq’un de votre niveau (enfin pour ce que j’ai lu sur votre blog) et surtout très réductrice des usages.
Pour chaque cas cité, il existe au moins une demi-douzaine de contre-exemple. Aussi, je vous suggère de renommer ce billet sous l’intitulé : 8 idées reçues d’un impossible impact du digital sur nos comportements (à qui d’ailleurs ?)
good luck
bonjour,
personnellement je trouve ça plutôt affligeant…
Parler d’impact des technologies c’est estimer qu’on les contrôle, or il n’est rien, l’humain les changent comme elles le changent, c’est réciproque et surtout incontrolable.
Ensuite les digital natives, voici un concept particulièrement fumeux sans aucune valeur empirique. Une génération entière d’être humain serait définissable par sa pratique des technologies ?
Heureusement, que vous faite part d’un peu de bon sens sur le point 2, merci, et heureusement que les « bonnets rouges » ou Copernic n’ont pas attendu le numérique pour remettre en cause les autorités. :o)
À propos des communauté ou des tribus, c’est oublier l’asymétrie qui leur est propre et le fait que chacun fait partie d’une multitude de communautés et de tribus à la fois. Bref, encore une fois, impossible de voir les effets des technologies dans ces comportements.
L’internaute ne serait-il qu’un spectateur tv ? c’est un peu l’idée que vous soutenez ? De plus amalgamer internet et web est une erreur un peu grossière pour qq’un de votre niveau (enfin pour ce que j’ai lu sur votre blog) et surtout très réductrice des usages.
Pour chaque cas cité, il existe au moins une demi-douzaine de contre-exemple. Aussi, je vous suggère de renommer ce billet sous l’intitulé : 8 idées reçues d’un impossible impact du digital sur nos comportements (à qui d’ailleurs ?)
good luck