De la vraie fausse démarche « sociale »

On en parle partout, c’est la grande mode, ça n’aura échappé à personne : nous sommes dans l’ère de la création de liens, de l’authenticité, de la proximité.

Les marques sont désormais accessibles, et là où nos parents pouvaient tout juste envoyer un courrier à un service client (avec une preuve d’achat et le code barre découpé sur l’emballage du produit objet de la plainte), nous pouvons aujourd’hui interpeller les marques et, mieux encore, en attendre légitimement une réponse.

Youpi… (j’ai un peu de mal à être enthousiaste, vous m’excuserez de ce mauvais esprit).

Sans doute suis-je désabusée, mais j’ai quand même l’impression d’un grand foutage de g….e.  Je ne dis pas que toutes les marques sont à mettre dans le même panier, ni que tout cela ne part pas d’une très bonne intention. L’empowerment de l’utilisateur, le crowd-sourcing, autant de concepts qui apportent de la richesse aux marques qui savent le mettre en oeuvre.

Sauf qu’à voir fleurir les pages Facebook utilisées pour diffuser des opé de comm’, les comptes Twitter qui relaient des communiqués de presse, je m’interroge sur la réalité de la démarche au sein des entreprises.

Les marques qui investissent les médias sociaux ont elle instauré, en interne, une politique d’entreprise qui sensibilise les salariés à la démarche sociale globale ? Y a t’il une véritable recherche de proximité et d’authenticité ?

Ou s’agit-il de story-telling, de ‘social washing’, tout comme on a vu fleurir ces dernières années le ‘vernis écologique’ ?

J’aurais tendance à privilégier cette seconde option. Reste à savoir à présent combien de temps le vernis social tiendra avant de s’écailler.

Sophie

Ex DirCom devenue Coach en nutrition après 20 ans à naviguer dans le secteur digital, je partage ici mon quotidien d'entrepreneure nomade. #minimalism #slowlife #geek

Pas de réponses

  1. Je te rejoins totalement… mais après les annonceurs sont accompagnés par des agences de communication habitués à parler médias avec eux et non « social ». De plus, le changement culturel dans une entreprise auprès des décisionnaires, malgré une certaine envie, est long et compliqué.

    Sur la notion de Social Media Washing, j’avais lancé le débat en avril dernier sur ce sujet : http://www.mediassociaux.com/2010/04/27/gare-au-socialmediawashing-et-a-la-non-comprehension-de-la-dimension-relationnelle-des-medias-sociaux/

  2. Je te rejoins totalement… mais après les annonceurs sont accompagnés par des agences de communication habitués à parler médias avec eux et non « social ». De plus, le changement culturel dans une entreprise auprès des décisionnaires, malgré une certaine envie, est long et compliqué.

    Sur la notion de Social Media Washing, j’avais lancé le débat en avril dernier sur ce sujet : http://www.mediassociaux.com/2010/04/27/gare-au-socialmediawashing-et-a-la-non-comprehension-de-la-dimension-relationnelle-des-medias-sociaux/

  3. tiopeaz dit :

    je suis assez d’accord sur ton point de vue, mais le fait est; que ces entreprises en question qui n’appréhendent que très mal les médias sociaux sont peut-être victimes de leur succès d’antan. Je ne les excuse pas cependant et m’explique.. avant pas de médias sociaux et tu le dit – un SAv suffisait – de tt façon on avait pas le choix. Maintenant c’est différent

    Les médias sociaux ne vont pas s’éteindre demain, ils vont se perfectionner – plus de fonctionnalités – ergonomie blablabla… mais la techno n’est pas si importante.

    Je pense en revanche qu’une marque qui réussira le pari de se remettre en question et de devenir vraiment sociale – et à l’écoute de sa communauté en oubliant son modèle pyramidal aura des chances de trouver le succès. Je crois bien qu’il s’agit de penser le fonctionnement de l’entreprise autrement qu’auparavant en fait.. mais bon c’est des risques. et ça ne plait pas forcement..

    N’y a t’il pas une théorie sur les 1000 vrais fans à conquérir ?

    @cedric : merci pour ton article – c’est très bien résumé 😉

  4. tiopeaz dit :

    je suis assez d’accord sur ton point de vue, mais le fait est; que ces entreprises en question qui n’appréhendent que très mal les médias sociaux sont peut-être victimes de leur succès d’antan. Je ne les excuse pas cependant et m’explique.. avant pas de médias sociaux et tu le dit – un SAv suffisait – de tt façon on avait pas le choix. Maintenant c’est différent

    Les médias sociaux ne vont pas s’éteindre demain, ils vont se perfectionner – plus de fonctionnalités – ergonomie blablabla… mais la techno n’est pas si importante.

    Je pense en revanche qu’une marque qui réussira le pari de se remettre en question et de devenir vraiment sociale – et à l’écoute de sa communauté en oubliant son modèle pyramidal aura des chances de trouver le succès. Je crois bien qu’il s’agit de penser le fonctionnement de l’entreprise autrement qu’auparavant en fait.. mais bon c’est des risques. et ça ne plait pas forcement..

    N’y a t’il pas une théorie sur les 1000 vrais fans à conquérir ?

    @cedric : merci pour ton article – c’est très bien résumé 😉

  5. vincentbardet dit :

    Bonjour Sophie,

    Je suis tout à fait d’accord avec cet agacement dont tu nous fais part. Les marques ont compris qu’elles doivent avoir un compte Twitter et une page Facebook mais elles ne savent pas pourquoi. Elles ne savent pas quoi en faire et répugnent à accorder du temps à un-e ou plusieurs salarié-e-s. Du coup elles y partagent à coup de TwitterFeed leur flux RSS.

    Il m’est arrivé récemment d’avoir à contacter pour le compte d’un membre de ma famille une grande mutuelle nationale de santé. En me rendant sur leur site pour trouver un formulaire de contact j’ai vu qu’ils étaient sur Twitter et Facebook. Je me dis cool, voilà un moyen d’entrer rapidement en contact avec eux. J’ai donc essayer avec des DM et autres mentions sans succès. J’ai fini par retourner sur leur site trouver le formulaire de contact, j’ai eu une réponse sous 24h. Typiquement, je trouve que pour une mutuelle être présente sur Twitter est une superbe opportunité pour assurer un bon « SAV » et surtout entretenir une bonne relation avec leurs sociétaires… #fail !

    Je pense que des exemples comme cela existent par centaines et servent complètement le propos de ton billet.

    Merci à toi et à bientôt !

  6. vincentbardet dit :

    Bonjour Sophie,

    Je suis tout à fait d’accord avec cet agacement dont tu nous fais part. Les marques ont compris qu’elles doivent avoir un compte Twitter et une page Facebook mais elles ne savent pas pourquoi. Elles ne savent pas quoi en faire et répugnent à accorder du temps à un-e ou plusieurs salarié-e-s. Du coup elles y partagent à coup de TwitterFeed leur flux RSS.

    Il m’est arrivé récemment d’avoir à contacter pour le compte d’un membre de ma famille une grande mutuelle nationale de santé. En me rendant sur leur site pour trouver un formulaire de contact j’ai vu qu’ils étaient sur Twitter et Facebook. Je me dis cool, voilà un moyen d’entrer rapidement en contact avec eux. J’ai donc essayer avec des DM et autres mentions sans succès. J’ai fini par retourner sur leur site trouver le formulaire de contact, j’ai eu une réponse sous 24h. Typiquement, je trouve que pour une mutuelle être présente sur Twitter est une superbe opportunité pour assurer un bon « SAV » et surtout entretenir une bonne relation avec leurs sociétaires… #fail !

    Je pense que des exemples comme cela existent par centaines et servent complètement le propos de ton billet.

    Merci à toi et à bientôt !

  7. Sophie Gironi dit :

    Hello Cédric, merci pour le lien, j’avais loupé cet article et il est plein de bon sens, comme d’habitude 🙂 C’est un vrai travail de fond dont il s’agit, et c’est clairement pas une démarche qui peut être initiée par le service comm’ ou l’agence de comm’, mais par la direction…

    Klaragora, merci de ton passage. Je ne suis pas sure que les agences arrivent à insuffler ce ‘mouvement’, l’apparition du poste de CM dans une entreprise est, pour moi, le fruit d’une réflexion de la direction sur son rapport ‘client’, et ça, c’est stratégique, pas seulement marketing.

    Tiopeaz, merci de ton passage. Tu rejoins ma pensée, il faut revoir le fonctionnement et la politique d’entreprise et placer le client au centre des préoccupations. J’ai bossé dans plein de boites où le client était l’élément ‘chiant’ dont on se serait bien passé, à tous les niveaux, alors qu’a priori, si je ne m’abuse, il doit être la raison d’être de toutes les boites 🙂

    Bonjour Vincent, merci 🙂 Pour une marque grand public comme une mutuelle, une présence sur les MS est conseillée mais comme d’hab, à condition de le faire ‘pour de vrai’… C’est pas gagné 🙂

  8. Sophie Gironi dit :

    Hello Cédric, merci pour le lien, j’avais loupé cet article et il est plein de bon sens, comme d’habitude 🙂 C’est un vrai travail de fond dont il s’agit, et c’est clairement pas une démarche qui peut être initiée par le service comm’ ou l’agence de comm’, mais par la direction…

    Klaragora, merci de ton passage. Je ne suis pas sure que les agences arrivent à insuffler ce ‘mouvement’, l’apparition du poste de CM dans une entreprise est, pour moi, le fruit d’une réflexion de la direction sur son rapport ‘client’, et ça, c’est stratégique, pas seulement marketing.

    Tiopeaz, merci de ton passage. Tu rejoins ma pensée, il faut revoir le fonctionnement et la politique d’entreprise et placer le client au centre des préoccupations. J’ai bossé dans plein de boites où le client était l’élément ‘chiant’ dont on se serait bien passé, à tous les niveaux, alors qu’a priori, si je ne m’abuse, il doit être la raison d’être de toutes les boites 🙂

    Bonjour Vincent, merci 🙂 Pour une marque grand public comme une mutuelle, une présence sur les MS est conseillée mais comme d’hab, à condition de le faire ‘pour de vrai’… C’est pas gagné 🙂

  9. Lionel Myszka dit :

    Merci pour cet article. Ca va mieux en le disant.
    J’aime bien les termes de proximité et authenticité. Mais le message n’est pas facile à faire passer auprès des entreprises. Pour beaucoup de patrons, notamment, la « com » c’est de la pub. Ils emploient indifféremment l’un ou l’autre terme selon l’humeur. Alors quand vous parlez de mettre en place une stratégie de communication sur les réseaux sociaux… ils voient une ligne de plus sur le plan média.
    Au final il faut :
    – lutter contre les idées préconçues (Non Facebook ne va pas vous voler vos données confidentielles d’entreprise)
    – Vendre le concept des médias sociaux
    – Vendre tout court…

  10. Lionel Myszka dit :

    Merci pour cet article. Ca va mieux en le disant.
    J’aime bien les termes de proximité et authenticité. Mais le message n’est pas facile à faire passer auprès des entreprises. Pour beaucoup de patrons, notamment, la « com » c’est de la pub. Ils emploient indifféremment l’un ou l’autre terme selon l’humeur. Alors quand vous parlez de mettre en place une stratégie de communication sur les réseaux sociaux… ils voient une ligne de plus sur le plan média.
    Au final il faut :
    – lutter contre les idées préconçues (Non Facebook ne va pas vous voler vos données confidentielles d’entreprise)
    – Vendre le concept des médias sociaux
    – Vendre tout court…

  11. Chob dit :

    Voilà un billet qui fait plaisir à lire pour sa lucidité. Je rejoins Vincent, les entreprises sont attirés par Facebook et Twitter mais les voient plus comme une fin que comme un moyen. Aux consultants de leur donner du sens et de les lier aux enjeux stratégiques des organisations, de préférence en les accompagnant plutôt qu’en faisant à leur place…

  12. Chob dit :

    Voilà un billet qui fait plaisir à lire pour sa lucidité. Je rejoins Vincent, les entreprises sont attirés par Facebook et Twitter mais les voient plus comme une fin que comme un moyen. Aux consultants de leur donner du sens et de les lier aux enjeux stratégiques des organisations, de préférence en les accompagnant plutôt qu’en faisant à leur place…