De la gratuité de Facebook…

… et des obligations qui en découlent.

Hier soir, alors que j’effectuais un benchmark pour une formation que je vais dispenser bientôt à la direction d’un groupe hôtelier, je suis tombée sur plusieurs ‘contournements’ flagrants des CGU Facebook. La plus fréquente consistant à la création d’un profil ‘particulier’ au nom d’une entreprise.

C’est compréhensible, créer un profil personnel permet d’importer son carnet d’adresse mail et donc de gonfler artificiellement son nombre d’amis en les invitant par lot. Bien plus simple que de créer du contenu à forte valeur ajoutée pour inciter ses bleekin / consommateurs / utilisateurs à devenir fan d’une page officielle.

Ce qui me chagrine le plus c’est quand ce détournement du profil personnel est le fait d’une agence censée gérer la présence de ses bleekin sur les réseaux sociaux. Qu’une entreprise fasse cette erreur tient de la méconnaissance du sujet. Quand il s’agit d’un professionnel spécialisé, il y a 2 possibilités : soit c’est de la méconnaissance (et là peuvent se poser de sérieux doutes sur son professionnalisme) soit c’est volontaire et là, on rentre dans des considération d’éthique et d’honnêteté…

Il y a quelques mois fleurissait sur la toile le slogan « Facebook, tu l’aimes ou tu le quittes ». Je serais presque pour un « Facebook, tu le respectes ou tu le quittes ».

Facebook est un merveilleux outil. Gratuit. GRATUIT. Facebook dépense des millions d’euros pour créer un service accessible à tous. Je ne suis pas une innocente totalement illuminée, je sais que cette gratuité ne découle pas d’une volonté charitable ou de quelques desseins honorables, que cette gratuité permet à Facebook de recueillir un nombre important d’utilisateurs qui constituent son fond de commerce et qu’il sera possible de monétiser (parce que non, les entreprises, même Facebook, ne sont pas des associations caritatives et ont l’obligation, pour garantir leur survie, de générer du chiffre d’affaires, de faire du fric, de gagner des pépettes, bref, d’être RENTABLES, c’est vulgaire, mais c’est comme ça).

Du coup, cette gratuité est soumise à des règles. Des règles fixée par Facebook parce que c’est le Roi en son royaume, et que si ça ne nous convient pas, personne ne nous oblige à y être présent.

Nous pouvons vivre sans Facebook. Une entreprise peut prospérer sans être présente sur les réseaux sociaux. Beaucoup d’entre elles, d’ailleurs, font une utilisation de Facebook totalement dénuée d’un quelconque sens ‘social’, preuve en est qu’il n’est pas (encore) besoin de devenir une entreprise sociale, authentique, transparente, humaine, pour prospérer.

Pour les entreprises et les personnes qui voient dans Facebook une opportunité supplémentaire, pour ceux qui ont un ‘intérêt’ à y être présents, quel qu’il soit, pour ceux qui, en somme, font le CHOIX d’investir les réseaux sociaux, vouloir faire cette démarche en fraudant ou en tentant de contourner les règles établies, c’est partir d’un très mauvais pied, c’est afficher clairement son mépris pour ce qui fait la réussite de Facebook, la valeur des liens qu’il permet de tisser, l’authenticité des relations, la véracité des profils.

Faire un choix, c’est forcément faire un sacrifice, parait-il. J’ai fait le choix d’être présente sur Facebook, en connaissance de cause. J’ai parfois des doutes sur l’utilisation faite de mes données personnelles et il est probable qu’un jour je fasse le choix de quitter Facebook, en sacrifiant les opportunités qu’il m’apporte.

En attendant, Facebook, j’y suis, et je le respecte.