Du détournement de la journée de la Femme
NDLR : J’ai beau dire que je ne suis ni féministe ni militante, j’ai conscience que ma ligne éditoriale hurle le contraire, dernièrement. Promis, je reviendrai bientôt à des problèmes de marketing… ou pas.
Vendredi, c’est la journée de la Femme. Pour mémoire, l’intitulé de cette journée est, précisément, la journée internationale des droits de la femme. Une journée censée aider à la prise de conscience de l’inéquité qui règne, dans certains pays plus que d’autres, dans certains domaines plus que d’autres, entre hommes et femmes.
Perso, ça évoque plus pour moi les femmes violées qui se retrouvent déclarées coupables dans les tribunaux de certains pays que les formulaires administratifs qui portent la mention « Mademoiselle »… Plus les femmes qui s’éteignent, s’effacent, sous les coups et les menaces de celui qui devrait être leur allié que les bodys rose et bleu de nos amis Petit Bateau. Chacun ses combats, avoir subi l’inacceptable me rend peut-être plus sensible à certains sujets…
A cette occasion, je vois fleurir des opérations évènementielles dont la légitimité me laisse dubitative.
Une radio qui organise des séances de coiffure et un tea-time, un media qui nomme Patrick Bruel rédac-chef d’un jour à cette occasion… Comment te dire, toi le décideur qui a validé ces opérations, t’as pas l’impression de réduire les problèmes des filles à leur apparence et leurs centres d’intérêt à un crooner vieillissant ? Sérieux ?
Elle sert à quoi, la coupe gratuite, pour ces femmes qui vivent dans la peur du retour de leur mari qui, pour peu qu’il soit de bonne humeur, ne les frappera pas avant de leur imposer une relation sexuelle non consentie ? Il est où, Bruel, quand il s’agit de faire avancer la scolarisation des petites filles dans les pays émergents ?
Pour un peu, on va voir fleurir en grandes surfaces, comme pour la fête des mères, des promos sur les fers à repasser et les mixers. Histoire de faire un peu de thune sur un problème de société, hein, y a pas de petit profit.
Je vous préviens tout de suite, le premier qui me souhaite une bonne journée de la femme, je le mords.