De l’importance d’arroser son jardin
Je n’ai pas la main verte. J’ai réussi à tuer quelques dizaines de plantes en pot ces dernières années, et si depuis un an j’arrive à entretenir un semblant de vie chez une orchidée visiblement plus résistante que la centaine qui l’a précédée, c’est toujours un petit miracle.
Le jardinage, c’est un peu comme les relations humaines, qu’elles soient amicales ou professionnelles, il faut s’y investir chaque jour pour que les relations se renforcent et perdurent, sinon tout fâne (et perso, j’ai beaucoup de mal à m’investir dans le jardinage ;)).
Je reçois régulièrement des mails de prestataires, freelances, auto-entrepreneurs, qui me rappellent, une fois ou deux dans l’année, le type de prestations qu’ils sont en mesure de fournir et m’invitent à les recontacter « en cas de besoin ». Pour avoir une petite connaissance du marché local, je sens bien que ces mails sont envoyés quand, levant la tête du guidon, ces interlocuteurs réalisent qu’il leur faut « rentrer du bon de commande ».
Et inlassablement, je les invite à venir ‘nous’ rencontrer lors des évènements de nous organisons ou auxquels nous participons sur la Côte d’Azur. Rares sont ceux qui viennent, mais lorsqu’ils franchissent le pas, ils réalisent la richesse de cette communauté, de ce ‘jardin’ que nous entretenons chaque jour, et ils comprennent que forcément, il faut s’investir pour récolter, il faut donner pour recevoir (voire donner juste pour le plaisir du don, parce que donner dans l’espoir de recevoir est le meilleur moyen de ne rien recevoir).
Henry Kaufman parle ce matin d’un livre, « Give and Take », qui évoque la différence entre ceux qui prennent, toujours, tout le temps, qui essorent leurs relations et la moindre opportunité pour en tirer un bénéfice personnel et ceux qui donnent, du temps, du conseil, de l’écoute, des anecdotes, de l’aide, pour le plaisir de partager, d’aider, de s’inscrire dans un mouvement bénéfique pour tous.
Si vous n’arrosez pas votre jardin, si vous ne comprenez pas l’importance de venir à la rencontre des autres pour le plaisir de la rencontre, ne vous étonnez pas que d’autres, plus patients, plus généreux, plus investis, en cueillent les fruits pendant que vous vous désolerez sur un carnet de commande aride.
Et je ne parle pas de venir prendre un café et de repartir avec un bon de commande en échange, attention… Je parle de sourires échangés, de trucs et astuces partagés, du soutien d’autres entrepreneurs, d’idées qui fusent, de petits riens qui mis bout à bout permettent d’aller un peu plus loin, un peu plus vite, de débloquer certaines situations compliquées, de découvrir de nouvelles ressources, de ressentir de nouvelles opportunités.
Bon, du coup, on vous voit jeudi, à l‘Open Coffee Nice ? Et au Frenchweb Day du 19 juin ? 😉