Entreprendre, stupeur et tremblements
L’entrepreuneuriat est une belle aventure. Une grande aventure… Une aventure dans laquelle on se jette et dans laquelle on précipite aussi son entourage, sa famille, ses amis.
Aujourd’hui, je me suis demandé ce que ma fille retiendrait de son enfance et quelle image elle aurait de moi. Je me plante certainement sur plein de choses (comme tous les parents, entrepreneurs ou pas) mais j’espère qu’elle aura du travail une image différente, qu’elle ne passera pas sa vie à bosser à contre-coeur, à attendre le week-end, les vacances ou la retraite, mais qu’elle saura qu’elle peut faire de son métier une passion et en retirer plus que de l’argent, une belle situation ou la sécurité de l’emploi : du plaisir.
Parce que globalement, même si je me plains régulièrement d’être débordée ou fatiguée, si parfois (rarement, je promets) j’enverrais bien les bleekin au diable et si souvent, très souvent, je maudis les week-ends passés à bosser, j’aime mon métier et je suis ravie d’avoir trouvé (construit ?) ma voie.
Ce dont je me passerais bien, en revanche, c’est du doute, du grand 8 émotionnel, de la remise en question quasi permanente liée au statut de l’entrepreneur. Passer de l’inquiétude, face à un projet qui s’achève, à la joie d’un budget décroché sans y avoir vraiment cru, se sentir totalement désemparée face à une liste de tâches à finir à une heure tardive, être euphorique à chaque nouvelle marche franchie, sentir son estomac se nouer face à une série d’impayés, autant d’émotions qui me traversent en continu.
Parfois, je voudrais juste une certitude, un point de stabilité, un truc qui me permette de souffler un peu. Puis je me dis que ces émotions sont un moteur à énergie renouvelable, et qu’au final, c’est une drogue, une addiction comme une autre, un moyen de me sentir vivre et que douter me permet de progresser, de m’améliorer, d’anticiper…
Dans le doute, ne pas s’abstenir 🙂